Un café-épicerie dans un petit village de Dordogne. Mais ce pourrait être n’importe où en Bretagne. Les retrouvailles d’amis d’enfance pour le réveillon, celui du passage au nouveau siècle. Et le poids du regard des habitants qui écoutent, commentent, éclairent le prése,t de chacun en se remémorant le passé. Tous ceux qui ont vécu à la campagne savent que Françoise du Chaxel n’a rien inventé, qu’elle décrit une humanité ordinaire dans sa difficulté à dire, à communiquer au delà des apparences. Simplement l’absence de pathos, d’anecdotique, la pureté et la simplicité du propos nous touchent, nous donnent à voir dans ce tableau doux-amer à l’humour grinçant, nos propres difficultés.
Avec un tel matériau, le texte “Des Traces d’Absence sur le Chemin” a obtenu, en 2004, le prix des Nouvelles Ecritures Scéniques au Théâtre 95.
Sylvie Ollivier, metteure en scène, avait déjà de quoi nous offrir un superbe spectacle. D’autant qu’elle s’est assuré de la présence sur scène de Marilu Bisciglia, Evelyne Bork, Serge Dupuy, Loïc Houdré, Mélodie Marcq, Philippe Rosler; Daniel Schröpfer et Tania Torrens, de la musique de Krisnha Levy qui se glisse dans l’espace le plus intiùe, et de la scénographie et des lumières de Nicolas Simonin. Mais de la complicité entre l’auteure et al metteure en scène est né le projet d’aller beaucoup plus loin. “Le texte de Françoise du Chaxel ne souffre aucune théâtralité, aucune paraplysie. Il fallait réinvneter pour chaque représentation une fraicheur, une fragilité, rompre les équilibres pour que les acteurs ne puissent se réfugier derrière la technique du comédien. En confiant le choeur du village à six comédiens amateurs de l’ADEC35 (Art Dramatique Expression Culture), nous remettrons l’humain au centre du texte” confie Sylvie Ollivier.
L’expérience a été tentée dans chaque ville où la compagnie s’est arrêtée. Parfois les comédiens professionnels auraient aimé entraîner le groupe d’amateurs dans leur voyage. Sykvie Ollivier est intransigeante : “ce choix demande à chacun, professionnels et amateurs, beaucoup de travail, de présence. A chaque fois, il faut accepter l’Autre dans sa réalité. Mais cette adaptation continuelle est dans l’esprit du texte, dans la contrainte que chacun connait par le groupe? Cela met en exergue comment le regard de l’Autre nous façonne, mais aussi conbien il nous enrichit”.
Agnès Gervaisot