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Grand Théâtre de la Cité Internatiobnale - Paris

Espace Jacuqes-Prévert - Aulany-sous-Bois

CAC Pablo Neruda - Corbeil-Essonne

Théâtre Municipal - Evreux

HORACE

de Pierre CORNEILLE

Mise en scène

Ivan MORANE

Eclairages

Jean-Marie PROUVEZE

Costumes et décors

Chantal BAUER et Michel BAZIN

avec

par ordre de prise de parole

Elisabeth COMMELIN

Sabine

Marie-Christine GRUDZINSKI

Julie

Sylvie OLLIVIER

Camille

Jean-Paul AUDRAIN

Curiace

Marc-André BRUNET

Horace

Marc WYSEUR

Flavian

Jean CHEVRIN

Le Viel Horace

Gilles GUERIN

Valàre

Paul ECOFFARD

Tulle

     Écrire un texte de quelques lignes sur une pièce que l'on travaille intensément et quasi quotidiennement depuis neuf mois est une épreuve qui se rapproche pour des raisons diamétralement opposées de l'angoisse Malarméenne de la feuille blanche.

     J'ai envie de vous faire part de toutes les réflexions et pensées que m'ont inspiré cet ouvrage. Ou alors de ne rien vous dire du tout par peur d'être incomplet. Je préfère donc vous expliquer pourquoi je me suis senti tellement proche d'Horace et4e Camille durant ces longs mois.

     Toute époque a ses structures. La plupart s'y intègrent, les acceptent, les vivent sans trop de difficultés. Et même lorsque le choix idéologique est différent, le combat se fait c de l'intérieur ». Les structures changent-elles? La plupart - les mêmes - s'y adaptent, concilient, transigent et certains choisissent de les combattre c de l'intérieur:t. Et puis il y en a toujours quelques-uns qui, par souci de leur liberté ne voudront jamais s'intégrer à aucune structure. Et ce n'est pas toujours par un noble refus de là facilité, mais parce qu'il est vital pour eux de ne se laisser fondre dans aucun moule.

     Ces êtres, d'une sensibilité maladive, la cachent parfois derrière une morale qui paraît « de fer » mais qui n'est là que comme une série de points d'appui pour pouvoir continuer à avancer. Tel je vois Horace. Certains vivent ainsi, difficilement mais avec force jusqu'à une mort « naturelle » ; d'autres s'épuisent et se tuent - ainsi Camille. Ainsi ceux qui ont pratiqué un engagement en la Révolution et qui n'ont plus trouvé de raisons d'exister lorsque tout - même différemment - a recommencé.

     Et à ce titre qui a plus ressemblé à Horace durant ces dix dernières années que Michel RECANATI, « héros » de Mai 68 qui s'est suicidé lorsqu'il a compris qu'on ne l'écouterait plus. Car le chemin qu'il s'était tracé avait ceci d'invivable : le regard des autres. Le regard de ceux qui ont choisi de marcher sur une voie tracée d'avance. J'ai pensé à d'autres noms durant mon apprivoisement d'Horace: à CÉLINE par exemple ou à FASSBINDER, artiste qui a voulu être lui-même jusqu'au bout, que l'on consacrera bientôt comme un génie mais qui est mort aujourd'hui du regard des autres (comme Camille ou comme on peut penser qu'Horace ne survivra pas longtemps).

     Ce sont ces êtres-là que j'aime. Ce sont ces êtres-là qui m'intéressent. Sans doute parce que je les envie d'avoir pu dire NON lorsqu'on décidait pour eux. Et qu'en définitive - même à travers le texte d'un autre - un metteur en scène tente toujours de mieux déterminer sa propre prise sur le réel. Le danger est que l'on ne sait pas toujours bien parler de ceux que l'on aime.


Ivan MORANE

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Affiche Christian DO HUU

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